Les travailleurs du second oeuvre romand se sont mobilisés vendredi pour défendre leur convention collective de travail (CCT). Plus de 500 employés, selon les syndicats Syna et Unia, ont 'vigoureusement' dénoncé sa résiliation par les employeurs.
Ces travailleurs ont participé dans tous les cantons romands à des pauses de midi prolongées et à des interruptions de travail jusqu'en fin d'après-midi, indiquent vendredi les deux syndicats dans un communiqué commun. 'Ils sont très remontés', a dit à l'ats Lucas Dubuis, porte-parole d'Unia. Les rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes.
Ils étaient environ 120 à Bulle (FR), 150 à Renens (VD), 50 en ville de Neuchâtel, et 80 à Delémont, détaille M. Dubuis. A Sion, des actions de distributions de tracts ont eu lieu dans les entreprises dont les patrons sont membres d'unions patronales. Ils étaient environ 70 à avoir interrompu leur travail.
A Genève, les syndicats ont décidé d'arrêter un des chantiers les plus importants du canton, à Chêne-Bougeries. Les quelque 40 travailleurs ont prévenu le Conseil d'Etat.
'C'est une situation inédite. Dans la branche, on n'a jamais vu cela', a indiqué un syndicaliste présent sur le chantier. Si le vide conventionnel subsiste, 'le ton va probablement se durcir début février'. Certains évoquent déjà une grève.
Marche arrière
Les syndicats dénoncent 'l'attitude irresponsable du patronat'. Dès le début de l'année prochaine, les 25'000 travailleurs du second oeuvre romand, qui travaillent principalement dans les métiers du bois et de la peinture, n'auront plus de CCT.
Selon les syndicats, la dénonciation ouvre la porte au 'dumping' salarial et à une guerre des prix sans précédent. 'Face au chaos qui guette la branche', Unia et Syna appellent les employeurs à faire marche arrière et à entamer des discussions sans conditions préalables.
Ils demandent également des améliorations de la CCT, notamment en ce qui concerne la compensation de la perte du pouvoir d'achat des salariés qui 'n'a cessé de diminuer'. Elles sont possibles 'et amplement méritées', soulignent les syndicats.
Vide conventionnel
La situation s'était envenimée en octobre lorsque les patrons avaient décidé de ne pas entrer en matière sur une adaptation salariale. Des négociations avaient été entamées cet été.
Le président de la délégation patronale du second oeuvre romand, Pascal Schwab, avait alors expliqué que des adaptations salariales avaient eu lieu en 2015. Vu la situation économique générale et la baisse des volumes de travail, les employeurs ont préféré y renoncer en 2016, avait-il argumenté.
Pour éviter un vide conventionnel, les employeurs du second oeuvre avaient proposé de prolonger d'une année la CCT. Mais les syndicats ont refusé cette offre. Les employeurs n'ont eu d'autres choix que de dénoncer la CCT, selon M. Schwab.
/ATS