Appels à la haine et à la violence sur Facebook. La publication d’une vidéo montrant l’agression d’un jeune homme par une personne de couleur, mardi soir à la gare de Delémont, a suscité de virulentes réactions sur le réseau social. Publiée peu après les faits, la vidéo s’est propagée à grande échelle. Près de 50'000 vues, 2'000 partages et 700 commentaires ont suivi sa publication. Propos à caractères racistes, appels à la violence, injures, menaces de représailles : l’ampleur du phénomène et la nature des commentaires ont obligé les autorités à intervenir.
La police réagit
Informée par la presse mercredi matin, la police cantonale jurassienne a contacté la personne qui avait posté la vidéo, soit la mère de la victime. Elle lui a conseillé de supprimer sa publication. Un conseil qui portera ses fruits. La publication sera retirée du réseau social peu après. Partagée à près de 2000 reprises sur internet, la vidéo continue néanmoins de tourner.
Des délits passibles de prison
Le Ministère public et la police cantonale ont communiqué mercredi en fin de matinée sur cette affaire qui agite la Toile. Ils rappellent que la discrimination raciale et l’appel à la haine et à la violence sont pénalement répréhensibles, même sur internet. Ces infractions pénales sont également poursuivies d'office et condamnées par des peines privatives de liberté pouvant aller jusqu'à trois ans.
Les autorités jurassiennes « demandent à toute personne de cesser la diffusion de ladite vidéo et ses commentaires sur les réseaux sociaux ». Et d’ajouter que « si de nouveaux commentaires appelant à la haine, aux représailles ou encore menaçant ou injuriant des personnes devaient apparaître, le Ministère public, conjointement avec la police, entamera les poursuites pénales nécessaires à faire cesser ces agissements ».
Porter plainte
Enfin, la police cantonale a également conseillé à la famille de la personne agressée de porter plainte. Contactée, la mère, à l’origine de la publication sur Facebook, confirme qu’une plainte sera déposée.
Concernant la vidéo, elle ne regrette pas de l’avoir partagée sur le réseau social, mais se dit « surprise de l’ampleur qu’a pris cette publication sur internet ». Elle rappelle que son but était « d’alerter et de prévenir son entourage, ainsi que de faire bouger les choses car cette agression n’est pas un cas isolé ». /lhu