On prend souvent l’orvet pour un serpent. Et pourtant il n’en est rien ! L’orvet n’est autre qu’un lézard, discret et extrêmement vorace en escargots, limaces, et autres petites bêtes dont les jardiniers apprécient généralement peu la présence.
Un timide lézard sans pattes
Même s’il peut mesurer jusqu’à 50 cm de longueur, et qu’il est recouvert d’écailles, l’orvet se distingue facilement des serpents grâce à sa tête de lézard, de la même largeur que son corps qui est lisse et brillant. Détail plus subtil, il cligne des yeux grâce à ses paupières (que les serpents ne possèdent pas) et peut perdre sa queue en cas d’attaque par un prédateur – comme les lézards. Précisons également que l’orvet n’est absolument pas venimeux !
Ce petit reptile jouit d’une longévité étonnante puisqu’il peut vivre jusqu’à 40 ans. Et pourtant, vous pourriez avoir du mal à l’apercevoir puisqu’il se cache la plupart du temps sous des dalles de pierres, des planches, dans des tas de compost ou autres abris chauds et humides et qu’il ne sort que pour se déplacer et prendre le soleil. Si vous souhaitez l’observer, cherchez-le plutôt dans la végétation, au niveau du sol, de préférence dans la rosée du matin ou juste après la pluie.
Le mois de septembre est le dernier moment pour apercevoir l’orvet : il disparaitra pour hiberner dès que les températures chuteront. Inutile alors d’essayer de l’apercevoir car il s’enterrera en profondeur, dans une galerie de petit rongeur abandonnée ou sous un tas de bois, pour passer l’hiver, jusqu’au au printemps prochain.
Témoin des jardins naturels
La présence de l’orvet indique des milieux de bonne qualité écologique, qui sont également favorables à de nombreuses autres espèces. On le trouve en effet dans les jardins exempts de pesticides et proches de la nature : avec des bords de chemin et de parterres enherbés, des coins de prairies fleuries, et surtout des pierres ou des tas de bois qui lui serviront de cachettes.
En laissant des espaces sauvages sur son lopin de terre, le jardinier rendra service à l’orvet et à la biodiversité en général. Et il en sera bien récompensé car un jardin un peu en désordre sera propice non seulement à l’orvet mais également aux hérissons, coccinelles et autres auxiliaires du jardin qui se nourrissent des « ravageurs » du potager : limaces, escargots, chenilles, pucerons etc…
Bonne nouvelle, l’orvet se porte plutôt bien en Suisse même si à proximité des zones habitées, les fortes densités de chats peuvent entraîner l'extinction de populations locales. Malheureusement, il n'est pas non plus rare que les orvets soient victimes des robots tondeuses à gazon, dont l’utilisation doit se faire avec beaucoup de précautions pour éviter les atteintes à la faune de nos jardins. Ces appareils peuvent en effet infliger des blessures mortelles aux petits animaux, dont les hérissons.
Conseils et bonnes adresses
Quelques références :
- En apprendre plus l’orvet :
https://neuchatelville.nosvoisinssauvages.ch/portraits-d-especes/orvet
- 13 mesures simples pour un jardin favorable à la faune et à la biodiversité :
https://neuchatelville.nosvoisinssauvages.ch/conseils-pour-le-jardin
- En savoir plus sur le danger des robots de tonte sur la faune des jardins: https://neuchatelville.nosvoisinssauvages.ch/node/10546
- En savoir plus sur la prise en compte de la biodiversité dans la gestion des espaces verts de la Ville de Neuchâtel :
https://www.neuchatelville.ch/vivre-a-neuchatel/habitat/parcs-et-promenades/biodiversite
Partagez vos observations ! Si vous observez des orvets dans votre jardin ou ailleurs, vous pouvez partager cette précieuse information sur la plateforme « Nos Voisins Sauvages » : https://neuchatelville.nosvoisinssauvages.ch/
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La Ville de Neuchâtel a rejoint en 2022 la plateforme Nos Voisins Sauvages qui permet aux habitants de partager leurs observations sur la faune sauvage facilement identifiable, que nous pouvons croiser au quotidien, et d’en apprendre plus sur ces plus ou moins discrets voisins. Découvrez nos espèces cibles et signalez-nous leur présence lorsque vous les voyez ! Vos observations nous aident à mieux les protéger.
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